Le peintre Jacques Paris expose au centre d'art contemporain à Embrun dans les Hautes-Alpes.

"ecce homo" suite II

"Les thèmes-motifs des peintures de J. P. se développent souvent en variations. Dans le cas d' "ecce homo", qui a donné lieu à un cycle de 12 peintures (à voir) de petit format en 2013-14, le thème se poursuit en se transformant. Il ne s'appuie plus directement, comme dans le premier cycle, sur la figure du Christ à partir d'une fresque du 15ème siècle de la cathédrale d'Embrun, mais sur les visages gravés des statues-menhirs rencontrées et travaillées en dessins depuis plusieurs années, celles des sites de Cauria et Filitosa, en Corse, celles de l'Aveyron du musée Fenaille de Rodez, celles de la Montagne Noire (Saint-Pons) du Haut Hérault ; le motif vient aussi la figure du mythique Gilgamesh qui prête son nom à une série de 12 dessins exposés durant l'été 2014 au Château de Tallard (Hautes Alpes) et qui servent, pour une part, concrètement de support à ce nouveau travail. Le sens (=direction, ce qui dirige le mouvement) aperçu dans le cycle "ecce homo" (l'homme nu, tel qu'en lui-même et de face, montré à l'autre, livré aux autres, aveuglés et s'entrainant dans le cycle de la violence meurtrière) a rejoint et s'est fondu dans celui transparaissant dans la suite "Pour un figure de Gilgamesh" (l'homme - roi - dieu d'Uruk découvrant que l'autre, l'ami, l'inséparable, est plus que lui-même, refusant la mort et parti sans succès en quête de l'immortalité). Ce sens continue sa mutation, sa "survivance" (notion travaillée par l'historien de l'art-philosophe G. Didi-Hubermann) au rythme presque imperceptible de ses "transformations silencieuses" (notion travaillée par le sinologue-philosophe François Jullien) : dans cette suite de peintures récentes, le visage qui se lève vient de loin, d'encore plus loin et résonne toujours (de même les "mains" de la grotte Chauvet nous parlent-elles toujours, ou plutôt : enfin).