Le peintre Jacques Paris expose au centre d'art contemporain à Embrun dans les Hautes-Alpes.
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Constellation, 2011
"Ces vitraux ont fait l'objet d'une commande publique par la ville d'Embrun. Ils ont été travaillés au mois d'octobre 2009, en résidence in situ, la réflexion centrale guidant cette résidence portant sur la transformation de l'église des Capucins d'Embrun en centre d'art contemporain ( projet Smir Alcotra ; travaux confiés, après concours, au cabinet d'architecture Michel Marin). Des maquettes (pigments sur altuglas opalescent maintenus par effet électrostatique et protégés par une face d'altuglas transparent) ont été réalisées dans cette première phase directement à l'échelle 1/1 correspondant aux cotes des baies de la façade occidentale de l'édifice. Ces maquettes ont été ensuite l'objet d'un travail photographique ( Gérald de Viviès ) afin de pouvoir constituer un fichier numérique permettant de passer à la phase suivante : des tirage en sérigraphie sur verre réalisés par l'usine AGC (St Priest-Anvers), avec une cuisson à 800°. Les trois vitrages ont été posés en octobre 2011. Tout en s'affirmant sous une forme novatrice d'une seule volée, sans division des motifs, permise par une technologie résolument différente de celle de la tradition du vitrail (verres colorés, fragments assemblés par le plomb), les trois verres, par leurs motifs et leur palette colorée réduite à des "ombres" terreuses, bleue-rouge-noir, ont été conçus avec l'idée qu'il fallait renouer avec l'essence, effacée sinon oubliée, de l'édifice que ces vitraux étaient destinés désormais à orner. En effet, cette église, depuis le 19ème siècle, était devenue tout à tour un entrepôt militaire puis un atelier municipal, et il s'est imposé que c'était l'occasion de faire revenir, dans la "respiration" de l'édifice, ce qui en constituait l'origine : cette église fut construite au début du 17ème siècle pour les capucins, ordre des frêres mineurs franciscains. C'est ceci qui a dicté le choix des motifs. Ainsi, celui de la verrière centrale est inspiré par la signature (le tau) qu'utilisait François d'Assise et par la forme librement interprétée de la tunique portée en 1224 lors de la stigmatisation du saint, tunique qui est conservée au sanctuaire de la Verna ; ce motif a permis de faire surgir la thématique "stigmates" qui trouve un prolongement, et une antériorité, dans et par le motif qui a inspiré les deux verrières latérales : ce motif provient d'un relevé des reliefs creusés - on ne connaît pas véritablement la fonction de ces petites cuvettes arrondies - vers 2500 av JC, sur une des dalles d'un dolmen dit "de Tallard" ; cette dalle du dolmen est conservée au musée de Gap. C'est l'analogie et le rapprochement établi entre ces impacts, de nature sacrée et chargés les uns et les autres de mystère à des millénaires de distance, qui expliquent l'intitulé donné à ce triptyque : "constellation", nom qui désigne ces dessins, ces jonctions, ces liens 'inventés" entre des étoiles qui ne se connaissent pas et que seules des imaginations tendues vers l'infini de l'espace peuvent parvenir à relier, à faire exister ensemble."



Vue extérieure des trois baies, 2011

 

Vue intérieure des trois baies, 2011


Vue d'ensemble de l'église des Capucins avant la pose des vitraux